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Comment voyager en Russie : itinéraire et conseils

Mes escales en Russie

Itinéraire Transsibérien

[Mise à jour du 30/08/2023 : Compte-tenu de l’actuelle guerre entre la Russie et l’Ukraine, il est évidement déconseillé de visiter la Russie actuellement.]

Je décide de visiter la belle Russie en hiver. Après tout, n’est-elle pas principalement connue sous son grand manteau blanc ? Les images que l’on voit, le plus souvent, de la Russie ne sont-elles pas celles d’un pays sous la neige ? Les Russes vivent dans ce climat hostile depuis des millénaires. Ils ont appris à s’y adapter. Pourquoi n’y arriverais-je pas ? 

Je suis convaincue ! Un beau matin de Novembre à Gare de l’Est, je prends mon billet de train Paris-Moscou.  Je célèbre cette première étape en prenant un chocolat chaud dans une brasserie alentour. Mais très vite, l’angoisse me prend. Et si je m’étais un peu trop emballée ?  Et si le froid y était insurmontable pour la fille frileuse que je suis ?

infos pratiques

Conditions d’entrée : e-visa, ou visa auprès du Consulat ou du Centre des Visas

S’y déplacer : Il est possible de traverser le pays en train, en car (il existe de nombreuses compagnies), en marchroutka (qui sont des mini-bus/ vans partagés), ou en avion

Prise électrique : Prise de type C et F, ni adaptateur ni transformateur ne sont nécessaires. 

Malgré mes craintes, je refuse de changer mes plans. Je suis déjà bien avancée dans mon organisation et il est, de toute façon, hors de question de reporter mon voyage jusqu’aux beaux jours ou de changer mon itinéraire.

Un beau jour de décembre, j’embarque donc à Paris-Est dans le train qui m’emmène vers Moscou. Mes peurs retombent dès mon arrivée. Le froid est surmontable dès lors que l’on est bien couvert. D’ailleurs, contrairement au froid en France, le froid en Russie est un froid sec, pas humide. Il ne s’immisce pas dans les pores profonds de la peau, comme semble le faire insidieusement le froid à Paris. La neige est partout mais je la trouve magnifique avant de la trouver hostile.

Je suis soulagée. La Russie en hiver, non seulement, m’ouvre ses bras (en tout cas, pas avec le degré d' »hostilité climatique » auquel je m’attendais), mais elle se pare de ses plus beaux atours ! Je commence ainsi mon aventure en Russie. Je visite d’abord Moscou et Saint-Pétersbourg puis j’emprunte le Transsibérien pour traverser le pays. 

En totalité, je visite 4 villes :

  • Moscou
  • Saint-Pétersbourg
  • Irkoutsk, le lac Baïkal
  • et Oulan-Oude

Mais si c’était à refaire aujourd’hui, je m’arrêterais plus souvent le long de la ligne et je visiterais quelques villes de plus (voir la section « le choix de votre itinéraire » plus bas).

Le Transsibérien désigne, à proprement parler, le trajet allant de Moscou jusqu’à Vladivostok (Saint-Pétersbourg au nord-ouest de Moscou n’est pas desservi par la célèbre ligne). Le trajet que j’ai emprunté, et que la majorité des voyageurs emprunte, est le trajet de Moscou jusqu’à Pékin, que l’on appelle, à partir d’Oulan-Oude, le Transmongol.

Ci-dessous, je vous livre toutes les informations pour préparer ce voyage en Transsibérien (puis sur le Transmongol) de Moscou jusqu’à Pékin. 

Si vous souhaitez sauter directement sauter dans le transsibérien et lire mon périple, il faut cliquer sur le bouton, également ci-dessous.

Si vous souhaitez directement vous rendre à Moscou avec moi, il faut cliquer sur le bouton ci-dessous.

Les 7 étapes pour préparer son voyage en Russie

Le Transsibérien, c'est facile !

La promesse est belle, je sais ! Entre les visas, l’achat des billets, la réservation des hébergements…, l’organisation du voyage en transsibérien peut vite être laborieuse… C’est pourquoi, pour y voir plus clair, je vous livre ici un récap des 7 étapes obligatoires à suivre et quelques conseils pour que l’organisation de votre voyage se passe sans prise de tête.

1/ Définissez la durée de votre séjour en Russie :

Choisissez les villes desservies par le transsibérien que vous voulez visiter et le temps que vous voulez consacrer à chacune.

2/ Achetez votre billet vers la Russie et son billet de sortie (en avion ou en train) car ils vous seront demandés pour l’obtention de votre visa.

Pour le billet de sortie en train vers la Mongolie, les billets transnationaux n’étant pas accessibles sur le site des chemins de fer russe Rzd, passez par une agence de voyage locale russe, comme je l’ai fait.

Pour en trouver une, j’ai cherché les agences locales existantes sur Google, sélectionné celles qui avaient une bonne réputation en ligne, demandé des devis et pris celle qui avait le tarif le plus avantageux. 

Contactez-moi si vous voulez connaître le nom de l’agence que j’ai choisie.

Mise à jour avril 2021 : Cela dit, il semble qu’aujourd’hui des sites comme RussianTrain et InfoBus vendent directement des billets en ligne.

L’autre possibilité (que je n’ai jamais testée) est de recourir à des compagnies comme OneWayfly (https://onewayfly.com/fr), OnwardTicket (https://onwardticket.com) ou BestOnwardticket (https://bestonwardticket.com) qui, en échange d’une vingtaine d’euros, vous réservent un (vrai) billet et vous produisent un document de réservation juste pour l’obtention de votre visa.

3/ Obtenez votre voucher :

Une invitation à venir visiter la Russie par un hôte russe, qu’on appelle un « voucher », est aussi nécessaire pour l’obtention de votre visa. Votre hôtel en Russie peut vous le fournir mais tous les hôtels ne fournissent pas un voucher pour la durée totale de votre séjour. Ils vous fourniront un voucher couvrant uniquement les dates pendant lesquelles vous êtes hébergés chez eux. Pour plus de simplicité, des agences proposent de vous vendre un voucher sur toute la durée de votre séjour. Je suis passée par l’agence britannique en ligne RealRussia pour cela. Pour obtenir le voucher auprès d’eux, j’ai dû leur envoyer en ligne les détails de mon séjour (dates d’arrivée et de départ dans le pays et dans chaque ville, les lieux d’hébergement…) et fait le paiement en ligne. J’ai payé à l’époque 15 £ (soit entre 15 et 20 euros) et j’ai reçu le voucher le lendemain. 

4/ Obtenez votre visa russe :

C’est le VSF Global qui s’occupe de la délivrance des visas pour l’ambassade russe. Ils ont 4 centres en France (Paris, Strasbourg, Nice et Marseille).

Pour déposer votre dossier, il est nécessaire de prendre rendez-vous en ligne sur leur site : https://www.vfsglobal.com/Russia/France/  Si c’est urgent, n’hésitez pas à appeler et demandez si vous pouvez vous y rendre aux heures d’ouverture sans rendez-vous.

=> Si vous habitez loin de ces centres, il est possible, avec des frais supplémentaires, d’envoyer et recevoir les documents par courrier, ou passer par des agences spécialisées (ex : planetvisa) qui se déplacent pour vous.

Gare du transsibérien Russie

Pour l’obtention du visa (cf. https://www.vfsglobal.com/Russia/France/pdf/F-OPS-DR-TOURIST-EN-01.pdf ), il faut :

– un passeport comportant deux pages vierges

– une copie du passeport

– remplir un document en ligne sur leur site et prendre rendez-vous

– leur fournir l’imprimé du document rempli en ligne et le document signé des pièces nécessaires

– leur indiquer les dates d’entrée et de sortie du pays,

– leur fournir la copie des billets de transport qui en atteste

– leur indiquer les lieux de séjour (nom et adresse de l’hébergement) dans le pays et la copie de leur réservation (une confirmation de réservation d’hôtel comme Booking suffit).

– le fameux voucher

– la police d’assurance

– un programme détaillé de votre visite si vous restez plus de 2 semaines.

=> Sachez qu’ils ne devraient pas vous demander vos billets de train internes pour étayer vos dires. Une fois votre visa obtenu et que vous êtes sur place, les autorités russes ne vérifient normalement pas si vous suivez ou non le parcours que vous vous êtes fixés.

=> Si vous sortez du territoire en train, faites attention à ne pas vous tromper sur vos dates d’entrée et de sortie et que toutes vos dates coïncident avec celles des documents donnés. 

Les horaires de train dans toute la Russie indiquent l’heure de Moscou donc vérifiez bien que l’heure à laquelle vous quittez la Russie correspond bien à l’heure réelle locale et donc au jour que vous avez indiqué. Par exemple, si votre billet atteste que votre train quitte Oulan-Oude le 3 mai à 19h00 (heure de Moscou), vous passerez sans doute la frontière mongole aux alentours de 23h (heure de Moscou) mais à l’heure locale, c’est en réalité le 4 mai à 4h que vous passerez la frontière.

Paysage transsibérien maison

5/ Réservez vos billets pour le transsibérien :

Une fois le visa obtenu, vous pouvez partir en Russie ! Il faut à présent vous occuper de la réservation des billets pour le transsibérien.

Il faut savoir qu’il n’existe pas de pass et qu’il faut acheter autant de billets que de trajets (ex : si vous souhaitez partir de Moscou vers Irkoutsk et que vous vous arrêtez à Ekaterinbourg, il faut acheter un billet Moscou-Ekaterinbourg et un billet Ekaterinbourg-Irkoutsk).

Ici, deux méthodes s’ouvrent à vous.

– Acheter ses billets sur place. En hiver, il n’y aurait aucun risque que les trains affichent complet et cette option est la moins chère.

– Les acheter, en avance, en ligne sur le site des chemins de fer russe rzd https://www.rzd.ru/ . Une version anglaise est disponible en haut à droite ou à l’adresse :

https://eng.rzd.ru/en/9446

Cela peut être parfois plus cher mais vous êtes sûrs d’avoir des places. Pendant la haute-saison, celles-ci ne seraient pas toujours garanties au jour choisi si l’on s’y prend tard.

=> Encore une fois, faites attention aux horaires. Les horaires affichés sont à l’heure de Moscou et non à l’heure locale. Ne réservez pas un billet de train qui part ou arrive à destination pendant la nuit, si vous ne le souhaitez pas.

6/ Réservez vos billets pour le « Transmongol » et obtenez vos visas mongole et chinois :

Si comme une majorité de gens, c’est le trajet du Transmongol que vous empruntez, soit le trajet Moscou->Oulan-Bator ->Pekin, vous avez besoin de réserver vos billets de train à travers la Mongolie puis la Chine et obtenir vos visas. Deux méthodes, encore une fois, s’offrent à vous :

  • Vous achetez vos billets sur place. C’est l’option la moins chère mais obtenir la place au jour que vous voulez, pendant la haute-saison, ne serait pas garantie.

Vous faites vos demandes de visa une fois à l’étranger.

Vous pouvez demander votre visa pour la Mongolie une fois en Russie et votre visa pour la Chine, une fois en Mongolie. C’est du travail administratif à faire une fois sur place mais c’est beaucoup moins cher.

=> Pour ma part, j’ai toujours acheté mes billets via des agences locales et fait mes demandes de visa avant de partir, mais pour limiter les risques, je n’ai jamais acheté un billet dans un pays, tant que je n’avais pas obtenu le visa pour le pays que je comptais visiter avant.

  • Le choix de votre itinéraire :

Moscou – détour à Saint-Petersbourg – Irkoutsk – Oulan-Oude – Oulan-Bator – Pékin est l’itinéraire que j’ai choisi. J’ai regretté de ne pas m’être arrêté une ou deux fois entre Moscou et Irkutsk car le trajet est très long. Sans escale, il dure 3 jours et demi. De nombreuses villes, comme Vladimir, ancienne capitale russe ou Ekaterinbourg, métropole dynamique à l’architecture variée, vaudraient le coup. J’ai aussi entendu beaucoup de bien de Kazan pour ses monuments et sa multiculturalité. S’arrêter à cette ville implique cependant un détour du trajet classique.

Je recommande donc l’arrêt dans, au moins, deux villes entre Moscou et Irkoutsk.

Si vous souhaitez en savoir plus sur mon itinéraire en Russie, cliquez ici.

  • Le sens de votre itinéraire, à choisir en fonction des saisons :

J’ai effectué le trajet du transsibérien en hiver. Je n’ai pas d’élément de comparaison mais j’ai beaucoup apprécié de découvrir la Russie ensevelie sous la neige. Cependant, si c’était à refaire, je prendrais le train dans l’autre sens, soit de Pékin vers Moscou à cette époque de l’année. En effet, en effectuant le trajet de l’ouest vers l’est, les journées sont plus courtes. La nuit tombe vite en hiver et encore plus vite lorsque l’on se déplace vers l’est vu que l’on va vers des régions où l’heure est plus tardive. Je recommande donc en hiver d’effectuer le trajet d’est vers l’ouest !

Paysage neige transsibérien
  • Le choix des sièges dans le transsibérien :

Lors de la réservation, vous pouvez faire le choix entre des sièges de 1ère, 2nde et 3ème classe. La 2nde classe est la classe la plus choisie. Pour les petits budgets, choisissez la 3ème classe. Elle correspond aux sièges/couchettes situées en salle, en dehors des compartiments. J’ai choisi cette classe pour le tronçon Moscou-Irkoutsk, cette classe n’étant pas disponible sur les autres tronçons. Les couchettes sont confortables et on y voit plus de monde qu’en restant dans les compartiments. Toutefois, je vous conseille d’éviter d’acheter les places correspondant aux couchettes situées le long du couloir et privilégier les places correspondant aux couchettes disposées face-à-face, plus éloignées du lieu de passage.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les modalités de réservation du Transsibérien, n’hésitez pas à consulter l’excellent site anglais The Man in Seat61 qui recense toutes les lignes du monde et leur fonctionnement !

Le livre Trans-Siberian Handbook est également une référence pour la préparation de voyages en Transsibérien. Il a été mon plus fidèle compagnon avant et pendant mon périple. Il apporte également ce type d’informations.

Les dernières démarches à entreprendre une fois en Russie

7/ Vous avez une dernière tâche administrative à remplir en Russie :

Dans les trois jours suivant votre arrivée, et dans chaque ville où vous restez au moins 7 jours, votre hébergeur (hôtel, auberge…) doit tamponner votre passeport et vous fournir une copie qui atteste que vous avez déclaré votre arrivée. On parle de « visa registration ». Cette copie pourra vous être demandée par les autorités russes lors de votre séjour. Il faut donc la demander à votre hébergeur s’il ne l’a pas fait. L’immense majorité des hébergeurs sont habilités à vous délivrer cette copie. Si cela n’est pas le cas, il faudra se rendre, pour cela, à la poste locale ou au centre local du Service de Migration Fédéral (« Federal Migration Service »).

Enfin… Profitez du trajet !

Comme on le dit souvent, le voyage, ce n’est pas la destination, mais le chemin pour y arriver. C’est d’autant plus vrai lorsque l’on prend le transsibérien !

Profitez des paysages, lisez des écrivains russes, sortez à chaque arrêt, prenez des photos, échangez avec vos voisins et avec la provodonitsa… La provodonitsa est l’hôtesse qui fait en sorte que le voyage se passe bien. Elle règle tout problème à bord, s’occupe du nettoyage du train et du déblaiement de la neige en hiver. J’ai beaucoup aimé « ma » provodonitsa, peu bavarde mais bienveillante, comme la plupart des Russes que j’ai rencontrés !

Voilà, j’espère que ces infos vous ont été utiles et que vous pourrez construire votre propre expérience. . N’hésitez pas à me laisser un message si vous avez des questions ou des commentaires !

Après mes conseils pour le préparer, trouvez le récit de mon voyage en transsibérien ci-dessous :

Visiter Moscou en hiver
Visiter Saint-Petersbourg en hiver
Mon voyage en transsibérien en hiver
Visiter Irkoutsk et le lac Baïkal en hiver
Visiter Oulan-Oude en hiver
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