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Visiter Oulan-Oude en Bouriatie

à voir

  • La Place Lénine
  • L’avenue piétonne d’Oulan-Oude ❤️
  • La Cathédrale Odigitria
  • Le Marché d’Oulan-Oude
  • Le grand Monastère bouddhiste Datsan d’Ivolguinsk ❤️

Combien de jours à Oulan-Oude ?

Bien qu’Oulan-Oude soit une ville très charmante, une journée suffit pour visiter la ville et le grand monastère Datsan d’Ivolguinsk.

Oulan-Oude en hiver

J’arrive le matin, à la gare d’Oulan Oude qui est légèrement excentrée du centre-ville. Oulan Oude se trouve à une centaine de kilomètres du Lac Baïkal. Cette ville, comme toutes les autres villes de Russie en cette période, et de surcroît en Sibérie, est sous cette belle enveloppe de neige infinie.

Ce jour-là, je lis mon plan à l’envers et j’erre un peu le long des routes avant de trouver le bon chemin vers mon auberge. Grâce à l’aide de locaux, je retrouve mon chemin vers le centre-ville.

Oulan-Oude est la capitale de la République de la Bouriatie. Les premiers occupants de cette région étaient les Evenks et les Bouriates d’origine mongole. C’est pour cette raison que dans cette région voisine de la Mongolie, on trouve des Russes aux traits caucasiens et d’autres aux traits asiatiques. J’adore observer ces visages si différents, cohabitant et appartenant pourtant tous à une même nation russe. M’arrêter dans cette ville m’a permis d’apprécier cette transition, le « glissement » qui se fait ici, entre l’Europe et l’Asie, bien que nous soyons déjà techniquement en Asie. Encore une fois, je vois ces transitions culturelles comme l’on peut observer un dégradé de couleurs et je trouve cela passionnant !

La ville est d’ailleurs connue pour son grand monastère bouddhiste qui se trouve en périphérie : le Datsan d’Ivolguinsk. Jusqu’en 1991, la ville était fermée aux étrangers !

La Place Lénine

Sur la place principale de la ville, je découvre la plus grande statue de Lénine en Russie, des décorations et des jeux pour Noël.

Place Lénine Oulan Oude Noël Russie

L'Avenue Piétonne d'Oulan-Oude et la Cathédrale d'Odigitria

Avenue piétonne Oulan Oude

La rue qui longe cette place débouche sur une charmante avenue piétonne jonchée de jolis bâtiments ornés de bois et de pierres sculptés. J’y trouve des restaurants modernes et un centre commercial à plusieurs étages qui vend des chapkas dans des petits magasins.

Tout au bout de l’avenue, je découvre la belle Cathédrale d’Odigitria (ci-après) ainsi qu’à sa gauche, un autre centre commercial, à l’intérieur plutôt modeste, proposant des produits de façon éparse sur des vieilles étagères.

La nuit, comme partout en Russie en hiver, tombe vite. Je retourne alors près de la grande place. Je me replonge dans la gastronomie russe en observant et en achetant quelques produits dans une supérette classe de la ville.

J’ai une bonne impression d’Oulan-Oude. La ville est surtout connue pour son monastère bouddhiste qui se trouve à quelques kilomètres. Cependant, je trouve que la ville à elle-seule vaut le détour, si l’on veut observer, comme je l’explique plus haut, ce métissage euro-asiatique. L’architecture, l’ambiance et les « vibes » (comme on dit) de cette ville me plaisent.

Maison Oulan Oude
Maison Oulan Oude Russie
Cathédrale d’Odigitria Oulan Oude

Le Grand Monastère Bouddhiste Datsan d'Ivolguinsk

Le lendemain matin, je me rends donc au fameux Datsan Yvolguinsk, qui aurait été construit par les communistes pour remercier les Bouryates de leur aide pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est un peu l’aventure pour y aller. Le moyen de transport public qui y mène, un van, ne passe plus par la gare routière. Ce changement de lieu, que j’ignorais, me fait faire plusieurs tours et détours mais cela me permet d’apprécier la vie en Sibérie. La gare routière, ses bus et vans publiques ressemblent à ceux que je verrai plus tard, ailleurs en Asie du Sud, comme au Népal. Par hasard, près de la gare routière, je découvre un marché sur un terrain vague, en face de hautes collines désertiques, qui contraste avec l’avenue piétonne urbanisée décrite plus haut. J’en profite pour acheter une chapka !

Après quelques recherches, je trouve enfin le van qui doit m’emmener au Datsan.

ivolginski datsan ulan ude russie

Dans le van d’une huitaine de places, je suis la seule étrangère. Avec des locaux plutôt silencieux, je traverse de grands espaces enneigés désertiques puis je passe devant des petits ensembles de barres d’immeubles soviétiques. Ceux-ci semblent complètement isolés du reste du monde dans le désert blanc. C’est au pied de l’une de ces barres, que je dois m’arrêter et attendre un autre van qui me mènera au Datsan. Le périple est laborieux mais cela me plaît. J’aime m’engouffrer dans cette Sibérie abandonnée et les temples que je découvre au Datsan sont très beaux. J’aime un peu moins l’intérieur de ces temples, avec ses magasins et ses paniers éparpillés dans lesquels on est invités à verser de l’argent.

C’est dans ce temple et donc en Russie, que je découvre les premiers rituels du Bouddhisme, que je vais longuement côtoyer par la suite. Je découvre ces petites cloches près des temples, que l’on doit faire tourner avec sa main droite, de gauche à droite. Je mange ensuite typiquement asiatique dans le petit restaurant près du temple, autour duquel errent des chiens affamés.

Temples Datsan d'Ivolguinsk

Une Soirée à l’Auberge d’Oulan-Oude

Après avoir regagné la ville et fait un ultime tour, je passe une superbe soirée avec mes hôtes de l’auberge. Comme à Irkoutsk, la cage d’escalier de l’immeuble est très délabré mais l’intérieur de l’appartement est propre et chaleureux. L’une des employés, Olga (prénom modifié), une jeune fille bouriate aux traits à la fois russes et asiatiques, m’offre des ravioles farcies, cette spécialité russe et asiatique également, puis me propose d’ouvrir une bouteille offerte par le patron pour célébrer son récent mariage. Se joignent vite à nous, un autre jeune employé, Sasha (prénom modifié), très sympathique, étudiant en littérature, qui refuse de nous rejoindre les mains vides et part acheter une bouteille de vin, ainsi qu’une dame bouriate, venue de plus loin en Russie, qui s’apprête le lendemain à prendre un car vers la Mongolie, pour visiter sa fille qui vient d’accoucher.

La soirée devient vite loufoque. Je les lance sur le terrain de la politique. Sasha « avoue » soutenir Poutine parce que le pays est mieux organisé depuis son arrivée au pouvoir, mais dit ne pas aimer en parler car il connaît les tournures que cela prend. Il se souvient que les embargos, imposés par les présidents démocrates américains comme Clinton, ont été difficiles et ont impacté son quotidien. Il ne voit donc pas d’un mauvais oeil l’accession au pouvoir de Trump, que la dame bouriate dit apprécier.

Celle-ci m’explique que Sasha et Olga n’ont pas eu la chance de connaître « our happy country », la Grande Russie, lorsque celle-ci était communiste et que tout le monde avait du travail. Comme la majorité des personnes éduquées sous la période communiste, elle sait parler plusieurs langues, dont l’anglais et le français. Un peu alcoolisée, elle finit par scander le nom de Staline et s’emporte un peu lorsque, selon elle, je l’écorche avec mon accent. Elle dit qu’il est « unique ». Sasha et Olga sont plus mesurés et Sasha semble gêné pour moi par le comportement de la dame qui moi, me fait bien rire.

Elle se lève ensuite et se met à chanter la Marseillaise et l’Internationale en français et nous demande de nous lever également. Elle chante aussi l’autre chanson française « Manchester Liverpool » de Marie Laforêt, qu’elle s’étonne que je ne connaisse pas. Cette chanson était apparemment diffusée massivement sur les écrans de la télé russe pendant l’époque communiste. Pour répondre à mes questions de « journaliste », Sasha finit par conclure que la période communiste avait ses aspects positifs, qu’elle n’avait pas toujours été sous le sceau de la dictature et des exactions mais qu’elle était évidemment loin d’être idéale. Il pense que cette période manque surtout aux personnes âgées et aux milieux ruraux, aujourd’hui abandonnés par le système capitaliste.

D'Oulan-Oude à Oulan-Bator

Oulan-Oude était ma dernière escale en Russie. Le lendemain, je reprends le train vers Oulan Bator, la capitale de la Mongolie. David (prénom modifié), un Uruguayen rencontré à Irkoutsk m’y attend dans l’auberge que j’ai choisie, afin que l’on puisse partir ensemble dans le désert de Gobi. L’ironie du sort fera qu’avant cela, il rencontrera dans le car la fameuse dame bouriate, dont il aidera à porter les affaires, très nombreuses ! Elle lui mentionnera une Française appelée Sandrine rencontrée à Oulan Oude et ils feront le lien. Je ne le savais pas mais le car pour Oulan Bator depuis Oulan-Oude est bien plus rapide que le train.

C’est en train que je traverse la frontière russo-mongol. Ainsi, je ne suis pas la ligne du « transsibérien » qui continue vers l’est, mais celle du « transmongol ».

J’arrive le lendemain à Oulan Bator, le 31 décembre. Je sais que je ne resterai que quelques heures dans cette ville. L’auberge, trouvée dans mon fameux guide, propose des excursions dans le désert et je n’ai prévu de rester que 6 jours en Mongolie.

Frontière russo-mongole

Au revoir chère Russie !

Je quitte ainsi la Russie, que j’ai beaucoup aimée. De tous les pays visités, il est l’un de mes préférés. Je ne dirais pas que la Russie est une bonne surprise parce que c’est un pays que je m’attendais à aimer. Moscou et Saint-Petersbourg se sont montrées à l’image que je me faisais d’elles en hiver : « majestueusement » blanches. J’ai adoré le Palais d’hiver de Saint-Petersbourg et le Kremlin de Moscou sous la neige.

J’ai adoré voir cette mixité culturelle, ce mélange d’Europe et d’Asie, dans les traits physiques des personnes près des frontières et dans les coutumes. Leur musique, leur fromage blanc, leur langue, leur façon de boire le thé rappellent les Grecs et les Turcs. Leurs ravioles, leurs crêpes frites, leurs soupes se rapprochent de celles de la cuisine chinoise. Ce mélange de cultures, ces influences variées… je trouve cela passionnant.

Statue du Marshal Zhukov

La Russie est un pays immense, le plus vaste au monde. J’ai adoré voir ses étendues sans fin, ses maisons dans le désert blanc, son magique lac Baïkal. La Russie a de grands écrivains et une grande histoire. Les Russes sont un peuple fier et j’aime leur refus de se soumettre aveuglément à l’impérialisme occidental, sans doute parce qu’impérialistes, ils le sont également ! Évidemment, le pays s’occidentalise et même beaucoup, mais il tente encore d’apporter sa touche russe à tout américanisme : dans les chaînes de restaurant, dans leur façon de célébrer Noël… C’est très intéressant !

Je suis très contente d’être allée en Russie en plein hiver. Le pays dans son manteau blanc est empreint de beaucoup de poésie. Il est fidèle à celui que je m’imaginais dans les livres. Les chaudes couleurs de ses églises et palais tranchent avec la neige et réchauffent tout coeur meurtri. Je me demande si il y a beaucoup de choses plus belles que de retrouver dans la réalité ce que l’on avait imaginé dans nos rêves les plus fous…