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La Magie du Transsibérien en Hiver

De Moscou à Pékin

[Mise à jour du 29/01/2023 : Compte-tenu de l’actuelle guerre entre la Russie et l’Ukraine, il est évidement déconseillé de visiter la Russie actuellement.]

Mon voyage à travers l’Europe et l’Asie commence en plein hiver.

Après avoir préparé ce long périple pendant plusieurs mois, je rejoins Moscou en train depuis Gare de l’Est à Paris.

Après être tombée sous le charme de la merveilleuse capitale russe et de la non moins fabuleuse Saint-Pétersbourg, je continue mon rêve et monte, un beau jour de décembre, à bord du mythique Transsibérien !

Mon projet est de rejoindre Pékin depuis  Moscou en train, en faisant quelques escales tout de même entre les deux.

Guide transsiberian handbook
Fenêtre transsiberien

Combien coûte un voyage Moscou-Pékin ?

Contrairement aux idées reçues, un voyage en transsibérien n’est pas particulièrement cher. Il faut savoir que le Transsibérien ne se réfère pas à une compagnie de train en particulier. Il désigne un trajet et sa légende vient du chemin qu’il emprunte. Un chemin qui traverse la Russie, plus vaste pays au monde, dans toute sa largeur !

En 2016, mon voyage entre Moscou et Pékin m’a coûté 343 € (avec des billets pris environ 5 semaines à l’avance)

Comme expliqué dans un précédent article sur l’organisation de mon voyage en transsibérien, j’ai d’abord pris un billet Moscou Irkoutsk puis Irkoutsk-Oulan-Oude sur le site RZD, la compagnie de chemins de fer russes. Je suis ensuite passée par des agences pour les billets Oulan-Oude – Oulan-Bator ainsi que Oulan-Bator – Pékin.

Cependant, il semble qu’aujourd’hui, il est possible de ne pas passer par ces agences et acheter directement son billet en ligne sur des sites comme RussianTrain et InfoBus, qui prennent également une commission. Cette nouvelle concurrence face aux agences traditionnelles a peut-être permis la baisse des prix depuis.

Transsibérien vs Transmongol

Le trajet que je choisis, n’est pas, à proprement parler, celui du transsibérien. Le trajet du transsibérien officiel parcourt près de 9300 kms. Il part de Moscou et termine à Vladivostok, près des frontières chinoise et nord-coréenne, à l’extrême sud-est de la Russie. Il dure 6 jours et traverse uniquement la Russie.

Le trajet du Transmongol bifurque du trajet transsibérien officiel à partir d’Oulan-Oude. Il descend vers Oulan-Bator en Mongolie et va jusqu’à Pékin. Il parcourt 7600 kms et dure 5 jours et demi.

Comme la plupart des touristes, je choisis ce second trajet, qui a pour avantage de traverser plusieurs pays.

Les Escales sur le Transsibérien

Beaucoup de voyageurs s’arrêtent au moins à la ville d’Ekatarinbourg et font un petit crochet par la ville de Kazan (qui serait très belle !), avant de rejoindre Irkoutsk.

Pour ma part, je choisis Irkoutsk comme première escale. Je passe donc 3 jours et demi en train depuis Moscou. Par expérience, je conseille aujourd’hui, aux voyageurs de s’accorder d’autres escales en route (cf. article sur l’organisation du transsibérien)… Dans ce trajet vers l’Est, je perds des heures de soleil chaque jour, en raison du décalage horaire. En hiver, lorsque ces heures de soleil sont plus rares, la perte de ces heures précieuses se ressent. À peine le jour se lève, qu’il se couche déjà !

Pour manger, j’ai pensé à apporter un bol et des sachets de soupe déshydratées. De l’eau bouillante est disponible à chaque wagon.

Je lis Tolstoï pour me mettre dans l’ambiance, et bien sûr, je lis mon précieux guide, le célèbre Trans-Siberian Handbook (ci-dessus) qui explique même ce qu’il faut regarder à chaque kilomètre du trajet.

Les Provodnitsas du Transsibérien

Les provodnitsas sont les hôtesses du Transsibérien. Il s’en trouve une dans chaque wagon du train. La provodnitsa de mon wagon a la cinquantaine. Très maternelle, elle me prend vite sous son aile. Elle me semble fière de son travail. Elle prend très à coeur son métier, qui consiste notamment à s’assurer discrètement que le voyage se passe bien pour tous les voyageurs. C’est elle également qui déblaie la neige du wagon avec un bâton à chaque arrêt. J’admire son entrain, qui, je trouve, manque aujourd’hui souvent aux sociétés occidentales, souvent blasées. Je dirais que les provodnitsas sont une « figure » du transsibérien et qu’elles contribuent à son « mythe ».

Intérieur du transsiberien

Ninji Novgorod, Perm, Ekaterinbourg, Omsk, Novossibirsk, Tomsk et Krasnoiarsk

Nous nous arrêtons dans plusieurs villes, parfois 10 minutes, parfois 30. Le thermomètre descend petit à petit. Je prends une photo de la gare de Novossibirsk qui affiche une température de -43°c. Cette photo, je l’ai malheureusement effacée par erreur… En constatant les baisses constantes de température, je redoute le froid à l’arrivée à Irkoutsk mais je découvre finalement que le froid y est moins agressif dans cette région que dans celles que j’ai traversé avec le Transsibérien. La Sibérie orientale est finalement moins froide que la Sibérie centrale !

Gare du transsibérien Russie

Pendant le trajet, de Moscou à Irkoutsk, nous nous arrêtons notamment à Ninji Novgorod, Perm, Ekaterinbourg, Omsk, Novossibirsk, Tomsk et Krasnoiarsk. Des noms dont le souvenir remonte à mes leçons de géographie de 3ème… Beaucoup de noms de villes sont des noms de personnes et beaucoup de villes sont nées grâce au passage du Transsibérien. Subrepticement, je passe de l’Europe à l’Asie. Après les sapins, je vois défiler des arbres hauts et frêles dépourvus de leurs feuilles, des lacs gelés et des groupes de petites isbas isolées. Elles se trouvent au milieu de nulle part et sont ensevelies par la neige, qui semble n’y avoir jamais été déblayée. Le temps semble s’y être arrêté. Cela laisse rêveur.

La Vie dans le Transsibérien

J’échange avec quelques personnes. Beaucoup semblent des habitués et se mettent à l’aise dès le départ du train. L’un d’eux passe les 2 jours de son trajet à jouer aux mots croisés non-stop. Chacun essaie de s’occuper comme il peut. Dans la plupart des gares, sur les quais, des petits magasins en tôle (ci-après) vendent des boissons et des snacks. J’y achète quelques denrées. L’avant-dernier jour, débarque un groupe de 10-15 travailleurs sympathiques et bruyants, soûls dès le matin, avec des dents en or et des bidons de bière qu’ils se font tourner. Leurs couchettes sont près de la mienne. Ils ne savent parler que russe mais cherchent à faire connaissance avec moi… mais c’est compter sans la surveillance de ma chère provodnitsa, qui après leur avoir lancé un regard désapprobateur, me propose de changer de place pour la nuit.

Le voyage en Transsibérien aura été une belle aventure.

Magasin gare transsibérien