GTM-WZF9FRX

Irkoutsk et le Lac Baïkal en hiver

à voir

  • Le centre-ville d’Irkoutsk et ses larges avenues ❤️
  • Le village de Listyanska
  • Le Lac Baïkal ❤️
  • L’île d’Oikhon ❤️

Irkoutsk

Le 23 décembre, après 3 jours et 1/2 en Transsibérien (la distance entre Moscou et Irkoutsk est de 5 212 kms), me voici enfin arrivée à Irkoutsk. À la sortie de la gare, je me sens en Asie, loin de l’Occident et de ses standards élevés. Les cars avec leurs rideaux de salon, semblent dater des années 70. Beaucoup d’habitants ont des traits asiatiques. Récemment, j’ai lu que la ville était sans intérêt et qu’elle n’était célèbre que pour sa proximité avec le Lac Baïkal. Moi, je l’ai trouvée charmante avec ses larges avenues et ses maisons en bois aux décors sculptés, qui m’ont étrangement rappelées la Nouvelle-Orléans ! J’ai aimé ses petits commerces, ses cafés et restaurants très cosy, son petit jardin original avec ses statues, sa grande place bien décorée et son aire de jeux pour Noël. J’ai beaucoup aimé ses habitants aussi ! Bref, ma première impression sur l’Asie et la Sibérie fut très bonne !

Mon auberge se trouve dans un vieil immeuble à l’intérieur vétuste de la rue (« ulitsa ») Lenine. Je comprends que je n’aurai pas le temps d’aller à Listyanska, un petit village aux bords du Lac Baïkal, qui est souvent conseillé dans les guides. J’en profite alors pour me rendre chez le coiffeur près du jardin de la ville. Les coiffeuses qui cherchent à communiquer avec moi, à l’aide de Google Translate, sont très sympathiques et m’offrent des échantillons.

Lenin coffee Irkoutsk Russie
Maisons Irkoutsk
Volets fenêtres Irkoutsk Russie
Maisons en bois Irkoutsk

Le soir, à l’auberge, je rencontre une étudiante française à Moscou, Charlotte, qui profite des vacances scolaires pour visiter la Sibérie. Comme moi, elle est en admiration devant les paysages et la culture russes. Nous passons le réveillon ensemble dans l’un des restaurants joliment décorés de la ville sur l’une de ses grandes avenues. Sous la lune et sur la neige, nous faisons un grand tour de la ville et découvrons à l’un de ses bouts, un centre commercial grand et moderne, au sein-même d’une zone de chalandise sympa avec également plusieurs restaurants. Étrangement, je trouve vraiment qu’Irkoutsk a des petits airs de ville d’Amérique. L’étudiante française et moi échangeons sur le lac Baïkal qu’elle a visité la veille et que je suis sur le point de visiter le lendemain. Pour la petite histoire, le lac Baïkal est le lac le plus profond du monde. Si la planète entière venait à manquer d’eau, la réserve du lac aurait la possibilité d’approvisionner l’humanité tout entière pendant 40 ans !

Le lac Baïkal

Spécificités du Lac Baikal : profondeur et biodiversité

Je suis très excitée à l’idée de découvrir le Lac Baïkal. Ce lac, très ancien, est connu pour ses paysages magnifiques, notamment en hiver, et il est une terre rêvée pour de nombreux aventuriers.

Le lac a une profondeur moyenne de 744 mètres mais sa profondeur maximale dépasse les 1600 mètres. Sa longueur atteint jusqu’à 636 km, ce qui en fait le plus grand lac d’Asie (si l’on ne compte pas la mer caspienne). Bien qu’il soit plus petit que plusieurs lacs d’Afrique et d’Amérique, sa profondeur fait de lui la plus grande réserve d’eau du monde. Celle-ci renferme une multitude de poissons, comme le fameux sturgeon de Baikal ou l’omoul.

Je m’y rends quelques jours avant que le lac ne se gèle complètement et qu’il ne soit plus navigable. Après plusieurs heures de car, je prends un bateau pour traverser le lac Baïkal et rejoindre l’île d’Oikhon, la plus grand île du lac parmi les 22 existantes.

En chemin, je découvre mes premières WC « traditionnelles » (avec planches de bois et trou dans la terre), que je verrai ensuite en Mongolie et parfois, dans certains pays asiatiques.

L'île d'Oikhon

Lac baikal russie
Magasin Lac Baïkal
Lac Baïkal Moscou
Repas Lac Baïkal Russie

Arrivée à Oikhon, je suis accueillie par les hôtes vers lesquels l’auberge à Irkoutsk m’a dirigée. Je dispose de ma propre maison en bois, avec petite chambre et salle-de-bain. L’entrée possède une cheminée régulièrement alimentée de branches par le père de famille. Je petit-déjeune et dîne dans une jolie salle à manger, située dans une autre maison en bois, dans la même cour. Je suis la seule touriste qu’ils accueillent et ils ne parlent que le russe. Mon hôtesse, Olga, est souriante et cuisine devant moi, accompagnée de sa petite fille Tatiana, devant la télévision russe.

Je me promène un peu aux alentours, dans cette île sans route. Le village est quasi-désert. Il existe d’autres touristes mais ils logent dans les deux autres auberges de l’île, réparties sur un autre point de l’île. Comme Sylvain Tesson dans son livre « Dans les forêts de Sibérie », je me sens au bout du monde. Je découvre quand même un petit magasin en bois (ci-dessus). Je m’en vais vers le lac, qui possèderait 80% d’espèces végétales et animales inexistantes ailleurs. Le spectacle est magnifique.

Malheureusement, le froid glacial met la batterie de mon smartphone à zéro et je ne peux prendre les photos que j’aurais voulu ! Je vois un ciel bleu, d’un bleu jamais vu nulle part ailleurs. Puis, quand le soleil se couche, les collines deviennent roses sur la neige blanche et le lac bleu.

Lac baïkal coucher du soleil Russie
Cheminée Lac Baïkal Russie

Le soir venu, le jour de Noël, sans wifi, je lis un livre au chaud (grâce à « ma » petite cheminée) dans mon lit, dans ma maison en bois. Un scénario idyllique pour moi ! Il paraît qu’il n’y a pas si longtemps, il n’y avait ni eau ni électricité sur l’île.

Le lendemain, je pars en excursion en van toute la journée avec un guide aux traits asiatiques très souriant et le groupe d’une autre auberge. Je rencontre un gentil groupe. Je suis la seule fille qui n’est pas asiatique et du coup, beaucoup veulent prendre des photos avec moi. Mon smartphone ne tient pas longtemps le froid et ces filles me prennent de nombreuses photos mais elles ne me les enverront jamais… 🙁

Pendant l’excursion, on peut observer des signes des rites propres au chamanisme, culte qui m’intéresse fortement, comme ci-après, où l’on voit des vêtements accrochés aux arbres. Cette religion, originaire de Sibérie se serait propagé jusqu’aux Amérindiens via le détroit de Bering !

J’ai adoré le Lac Baïkal. Situé dans un lieu reculé, avec sa nature sauvage et majestueuse, il semble entouré d’une aura de mystère. Le lendemain, je rentre à Irkoustsk et dîne sur l’avenue Karl Marx. Le surlendemain, je reprends le transsibérien pour Oulan-Oude, ma dernière escale russe avant la Mongolie, longeant un moment le lac.

Rites chamaniques Lac Baïkal Russie